Beaucoup d’élèves sont promus en classe terminale cette année. À
quelques jours de la réouverture des classes, bon nombre d’entre eux
sont en difficulté pour intégrer un établissement de référence dans la
Cité de l’indépendance.
La plupart des établissements scolaires de la ville refusent
d’accueillir ces élèves en trop grand nombre pour les classes de
philo.
Interrogés à ce sujet, plusieurs responsables d’écoles de la place
ont évoqué le problème de capacité d’accueil et les dispositifs du
déroulement des examens de la rhéto cette année qui laissent à désirer.
Les écoles n’ont pas suffisamment d’espace pour accueillir le flux
d’élèves promus en philo, ont avancé certains directeurs d’école.
Ordinairement, les salles de classe ont une capacité d’accueil de
cinquante élèves environ, a laissé croire un responsable.
La décision prise par le ministère de l’Éducation nationale et de la
Formation professionnelle (MENFP), de ne pas organiser des examens
officiels pour la classe de rhéto, a causé plus de tort au système
éducatif, s’est indigné le professeur Estil Marc Édouard, censeur des
études au collège Vanutelli Saint-Georges.
Selon le professeur, plusieurs élèves ont eu la chance de réussir
cette année par rapport au mode d’organisation des examens, alors qu’ils
n’étaient pas vraiment en salle de classe. D’où l’inquiétude des
directeurs à accueillir ses élèves, a-t-il ajouté.
« Je connais une demoiselle qui n’a pas pu réussir en rhéto pendant
quatre ans, cette année elle a bel et bien réussi avec une moyenne de
7 », a informé un directeur d’école de la ville qui veut garder
l’anonymat.
Ces responsables expriment clairement leur inquiétude, sur le niveau pédagogique des élèves.
Certaines écoles refusent catégoriquement de recevoir les élèves pour
la classe de philo. Plusieurs autres établissements qui ont accepté
d’en accueillir, les ont triés sur le volet. C’est le cas du collège
Jean Jacques Dessalines, l’une des plus anciennes écoles de la ville.
La direction de cet établissement a accueilli quelques élèves
provenant des meilleures écoles de la ville avec de bonnes mentions, a
fait savoir le directeur pédagogique Abel Joseph.
Entre les directeurs d’écoles, les avis sont partagés sur le
changement apporté par le MENFP cette année. Certains croient que cette
mesure est tout à fait juste. Pour d’autres cette décision est
incorrecte.
Cependant, à l’unanimité, ces derniers ont tous admis que l’échec
éventuel des élèves de la rhéto est le résultat de la mauvaise gestion
de certains établissements scolaires. «Bon nombre de directeurs d’écoles
ont pris le malin plaisir de donner des notes de passage à des élèves
irréguliers», a regretté l’un des responsables.
Par ailleurs, un directeur d’école a indexé les responsables au
niveau de la direction départementale de l’Éducation, qui seraient de
connivence avec des dirigeants malhonnêtes pour faire valider leurs
listes de décision finale.
Quel est l’avenir du système éducatif haïtien ? s’interroge plus d’un.
Dieulivens Jules, jdieulivens@gmail.com
http://lenational.ht/?p=6676
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